mardi, juillet 12, 2005

"Rouille" . . .

Elle m'est apparue pour la première fois à la caisse du supermarché.
Oui, je sais, ça peut paraître banal, mais instantanément le supermarché à disparu !

Rien ne subsistait autour d'Elle .

Soudainement, je n'entendis plus le "bip" de la caissière, ni le turbulent gamin de la dame qui me collait aux fesse dans la file d'attente 2 secondes auparavant.
Rien . . . je n'entendais plus rien et ne voyais rien d'autre . . . qu'Elle !
Je restai là, à la regarder patiemment attendre son tour dans l'autre file, un peu détachée des choses qui l'entouraient.

30 / 32 ans, environ 1m70 / 73, élancée mais pas maigre. Des formes douces et régulières, comme je les aime. Simple et Attirante !

C'est son visage (oui, je regarde d'abord le visage des gens dans la rue . . .) qui m'avait captivé l'oeil.
- Une jolie bouche pas "siliconée", des lèvres naturellement pleines et souriantes . . . immédiatement l'envie d' y goûter !
- Un petit nez légèrement retroussé, je dirais "mutin", lui donnait un air effronté mais pas provocateur, un brin ironique.
- Les oreilles délicatement dessinées, sans artifice : rien ne pendait qui aurait pu perturber un tel équilibre.
- Des yeux . . . gris vert. Clairs et rieurs eux aussi, mais avec un regard franc et légèrement curieux, "questionneur" plutôt.
- Ses cheveux étaient mi-courts : des mèches longues et irrégulières descendant un peu dans la nuque, courts sur le front et à mi-oreilles avec une boucle plus longue sur le côté, devant l'oreille . . . "Rouille".
Pas roux ou rouges : "Rouille" !
Très beaux. Je n'ai jamais vu une coupe pareille. Ça lui allait à merveille.
- Le cou gracieux invitait à entamer une descente agréable vers de très jolies épaules dénudées.
- Sa peau, bronzée naturellement, avait un grain de rêve. Caramel brun au parfum de vanille . . . (là, je rêve, car je n'étais pas assez près pour la "sentir").
- Petit bustier couleur "tabac" (marron clair) avec 3 bretelles : une sur chaque épaule, mais celle de l'épaule gauche était composée de trois fines bandes de couleur (rouge, jaune et vert cousues ensemble) et une partant du décolleté dans le milieu du dos et croisant sur l'attache de l'épaule droite, sur la poitrine. Le tissus était identique à celui d'un tee-shirt, doux, léger et pratique, original mais sobre et un brin court, laissant apercevoir 3 centimètres de ventre également bronzé et plat.
- Des bras longs et fins, avec une petite montre au poignet gauche. Simple encore .
- Le pantalon ample et beige clair allait très bien avec le léger haut. Pas moulant, juste à la bonne taille.
- Ses pieds fins (du 38 ou 39) étaient chaussés de légères sandalettes façon "slaps" dont les deux attaches en 'V' passant entre les orteils étaient garnies de petits coquillages très sobres mais exotiques.
- A son épaule, elle tenait, coincé sous on bras gauche, un petit sac fourre-tout très féminin mais sobre aux couleurs coordonnées avec la bretelle à trois tons : Chic !

Tout était "comme il fallait, où il fallait" !
Une perle rare . . .

Mon passage à la caisse se fit plus rapidement que le sien.
Je me retrouvai désorienté, seul au milieu de la galerie et pensant subitement: "tout le monde te voit, planté là comme un idiot avec ton sac à la main, regardant fixement . . . on ne sait où".
Moi je savais QUI.
Je ne pouvais détacher mon regard de ce visage d'Ange . . .

Il me prit l'envie de l'aborder, mais de quelle façon ?
Comment s'approcher d'une telle femme sans la faire fuir ?
Comment entamer une conversation ? Que dire qui ne paraisse pas immédiatement "racoleur" ?
Ça, je n'ai jamais su le faire ! Je ne me vois pas dans la peau du gars sûr de lui qui s'avance vers une inconnue en étant à l' aise au premier contact . . .
Il me faut du temps, beaucoup de temps, trop longtemps et, parfois, quand je me décide il est trop tard.

J'étais donc au milieu de nulle part, immobile mon sachet plastique à la main, comme un maître attendant imperturbablement son chien qui renifle le caniveau . . . l'air de celui qui ne veut pas être repéré mais aussi net qu'une mouche dans un bol de lait !

Son passage en caisse terminé (avec sourire de folie à la caissière qui n'en demandait pas tant !) Elle se dirigea dans la galerie marchande d'un pas léger, de mon côté .
Je la voyais venir, à une trentaine de mètres, et me sentis soudain coupable d'intrusion dans sa vie privée. Je la regardais à la dérobée depuis un bon quart d'heure mais me suis rendu compte seulement à cet instant, que je l'épiais à son insu. Comme si je lui volais son temps. Brusquement, une référence cinématographique me vint à l'esprit: Mel GIBSON (alias Jerry FLETCHER), assis dans son taxi et regardant Julia ROBERTS dans son appartement, courant sur un tapis roulant de gym avec un walkman sur les oreilles dans "COMPLOTS" !

Tout à coup je paniquais.

IL FALLAIT tout de même que je continue à la regarder. Je lui tournai donc le dos et la suivis du regard dans la vitrine du magasin devant lequel j'étais. Comme dans un rêve: une forme délicieuse passant dans un reflet.
Elle me dépassa et je la laissai prendre 10 mètres d'avance.
Je lui emboîtai le pas, comme si je me promenais sans but . . .
J'étais derrière Elle, trop loin encore une fois pour "goûter" son parfum, pensant que si quelqu'un me suivait de la sorte, les yeux rivés sur moi, je le sentirais, OBLIGATOIREMENT !
Elle ne ralentissait pas mais lançait un bref coup d'oeil à chaque vitrine, avec toujours ce petit sourire sur les lèvres.
Elle avait l'air de glisser sur le sol, sans déhanchement ni à-coup dans sa façon de marcher, tellement légère . . . éthérée . . . irréelle . . . du domaine du rêve !

Au bout de 5 minutes, Elle passa devant Afflelou, marqua un temps d'hésitation puis entra dans la boutique. J'hésitai longtemps à y entrer à mon tour.
La voyant flâner devant différents présentoirs et n'ayant tout de même pas tout mon temps, je quittais à regret cette vision qui me tenait en haleine depuis une 1/2 heure.


Longtemps dans la soirée ma rétine à gardé l'empreinte de son visage . . . et mes sens le regret de ce "contact manqué" .
Je LA vois encore comme si Elle était devant moi .

si Elle lit ces lignes . . . qu'Elle me contacte . . .