jeudi, janvier 06, 2005

L . . . .

La Boîte
Quand tout, un jour, soudainement, à viré au noir, s’est serti d’une lourde torpeur qui ôte le goût des gens et des choses, il reste l’attente . . . .
Mais à ce moment là, on ne sait pas ce que l’on attend .
On attend parce qu’on n’a plus envie de rien .
L’immobilisme s’installe et l’on n’a même pas l’idée d’en sortir .
Je ne dirai pas qu’on s’y complaît, mais, vu de l’extérieur, ça doit y ressembler .
Comme un rat de laboratoire, conditionné à se lever, aller travailler, manger et rentrer dormir, chaque jour . . . . comme la veille et le lendemain : des journées ‘‘ copiées / collées ’’ par une toute puissante main extérieure .
Le moindre imprévu dérange, est ressenti comme une agression .
Un coup de téléphone, une visite inattendue, une rencontre inopinée perturbent cet ordonnancement futile de la monotonie quotidienne .
Sitôt l’évènement terminé, on se replonge (avec délectation jubilatoire) dans cette existence figée .
Les semaines, les mois passent . . . .
Les anniversaires sont noyés de larmes .
Les jours de fête sont volontairement oubliés .
Le caractère s’assombrit progressivement et l’on a du mal à esquisser le moindre sourire poli .
Les gens s’éloignent (eux disent ‘‘on prend du recul’’), et l’on referme le couvercle de la Boîte noire que l’on a volontairement construite autour de soi
Nuit . . .

3 ansLa Boîte noire est restée fermée 3 ans !
Un jour, une lueur est apparue, insignifiante .
Elle avait un joli sourire et criait son envie de Vivre du haut de ses 32 ans .
Enfin, c’est comme ça que je l’ai perçue . . . . du fond de ma Boîte noire .
J’ai lentement entrouvert et la lumière m’est apparue très vive . Trop vive !
J’ai vite refermé .
Un peu plus tard, comme un enfant qui sait que ‘‘ça brûle’’ mais qui veut essayer quand même, j’ai ouvert à nouveau .
Lentement d’abord, pour sentir les choses . La chaleur du ‘‘dehors’’, un peu d’air frais qui titille les narines, une légère brise qui éveille les sens à cette soudaine lumière .
Oh surprise, aucune douleur . . .
Alors, rassuré, je me suis jeté vers Elle . Sans retenue, sans pudeur, sans calcul, comme un fou !
Papillon qui trouve la flamme belle et se brûle délibérément .
Je me suis brûlé . . . pas très longtemps (l’avantage du ‘‘vécu’’), mais profondément .
Je suis retourné à ma Boîte noire, j’ai refermé la porte et mis De Palmas (Déjà) et Pagny (Guérir) . . . à fond !
Le lézard à laissé son empreinte avec une nouvelle date dans le calendrier des souvenirs : Mai 2003 .

Vie
Mais la Vie c’est pas ça . . .
Il DOIT y avoir ‘‘autre chose’’ ; il FAUT qu’il y ait autre chose !

Humeur
Il en est des chansons comme des maisons; certaines ‘‘collent à vous'' durant un temps, en fonction des aléas de la vie .
C’est pareil pour les couleurs : ce soir j’ai envie de peindre le plafond de ma chambre en Bleu Ciel . Je me sens léger à nouveau .

CabrelEt pourtant je ne comprenais rien à ses paroles . . .
Maintenant, là, ce soir, dans le calme de ma chambre tiède, la musique distille encore les mêmes airs . Ceux que l’on veut nous obliger à aimer à force de les entendre. Voilà, c’est ça le problème: la répétition !
A tel point que j’ai la sensation, au bout de quelques morceaux, que c’est un CD qui passe en boucle .

Les yeux bandés : Je ne vois pas !
Je ne touche pas .
Je ne sent pas .
Je ne goûte pas .
Je n’entends rien !
Alors, quand il n’y a plus rien, il reste l’ Imagination . . .

Rêve du FuturJe n’ai pas dormi longtemps .
Le jour trace un mince trait de lumière bien droit sur le mur face à moi .
Dans ce pinceau lumineux dansent les particules de temps, légères et vives comme l’âme d’une fée .
Je me réveille avec cette simple idée : ‘‘ça va être une journée magnifique’’ . . . sourire . . . je me tourne lentement sur le côté . . . et ‘‘La’’ vois .

Encore plongée dans le sommeil calme, ses cheveux dorés glissant en cascade de l’oreiller et découvrant le lobe fin d’une oreille, la poitrine qui se soulève légèrement au rythme d’un souffle calme et régulier, une épaule ronde et claire dépassant du drap remonté pudiquement sous le menton , les joues roses et lisses, les yeux clos bordés de cils délicats et ses lèvres . . . ces lèvres . . . ces lèvres sur lesquelles je pose les miennes, légèrement pour ne pas La réveiller .

Je me lève donc, et file préparer les toasts grillés comme L les aimes : croustillants .
Le plateau prêt, je le porte près du lit.
L y est maintenant, en travers, à plat ventre, occupant les deux places, la tête sur un bras replié, l’autre bras toujours posé à ma place .
Les épaules nues émergent de cette vague blonde qui disparaît sous le drap .
L sait, au parfum du thé (ou du café ?) que je suis revenu près d’L et se retourne lentement sans ouvrir les yeux .
Je suis assis sur le bord du lit, de son côté .
Face à moi, sa bouche esquisse une moue enfantine avec un léger sourire : ‘’embrasse moi idiot’’ semble–t–L dire en silence .
Je me penche doucement et nos lèvres se touchent .
Sur le dessus des bras, mes poils se hérissent à nouveau, je ressent un léger picotement au bas du dos et ma peau toute entière se couvre de minuscules pics de détresse .
Ca me fait cet effet chaque fois !
Ses bras se referment autour de moi, L m’attire tendrement, irrésistiblement, sur le grand lit défait .

SensOdorat : Ses cheveux ont un léger parfum de jasmin .
Toucher : Ma main est sur son cou, sa peau est douce comme du velours .
Ouïe : Mon oreille, lovée au creux de son épaule, vibre au rythme du ‘‘whommmpp . . . whommmpp . . . whommmpp . . .’’ régulier des battements de son cœur .
Goût : L m’embrasse à son tour : salé / sucré mais délicieuse sensation . . . tant pis pour le p’tit’ dej’ qui attendra . . .
J’ouvre enfin les yeux . . . minuit trente !
Le dernier de mes sens ne me trahit pas : je suis bien dans mon lit . . . mais L n’est pas là ! Marc Lavoine chante ‘‘J’ai tout oublié’’ . . .

Note :
Toute ressemblance avec des personnes ou des faits devant se produire ne serait que pure coïncidence .